20% des victimes d’AVC sont décédées 1 an après l’accident.
Le cerveau est un organe fragile, mais qui a la capacité de se réorganiser, de modifier ses réseaux de neurones après un AVC. C’est la plasticité cérébrale. Les neurones qui se trouvent à proximité d’une zone endommagée peuvent recréer des connexions entre neurones et reprendre peu à peu les fonctions des neurones « morts ». Un des objectifs de la rééducation est la stimulation de ces processus de plasticité cérébrale.
Les séquelles les plus fréquentes et invalidantes sont l’hémiplégie et l’aphasie :
- l’hémiplégie ou paralysie d’un côté du corps (droit ou gauche). Presque tous les patients vont avoir une récupération. La marche est retrouvée dans 80 à 85 % des AVC ; elle n’est pas toujours normale (boiterie, raideur). La récupération fonctionnelle du bras est plus difficile, avec plus de séquelles. La rééducation est essentielle après un AVC, l’objectif étant de retrouver les capacités antérieures et la meilleure autonomie possible.
- les difficultés du langage : il s’agit :
- d’une dysarthrie qui est une difficulté à articuler les mots.
- d’une aphasie : les mots sont mal exprimés et/ou mal compris. Le langage écrit (écriture et lecture) est le plus souvent affecté et la compréhension peut être altérée. Dans environ 1/3 des cas, la rééducation va permettre de récupérer un bon niveau de langage permettant de communiquer correctement, dans un autre 1/3 des cas, la communication restera très perturbée.
La rééducation est importante, l’objectif étant de rendre aux patients le maximum de possibilités de communication.
Le handicap dit invisible ne doit pas être oublié :
- Les troubles de la sensibilité : il s’agit de
- fourmillements, picotements, brûlures dans les membres paralysés, souvent difficiles à supporter
- insensibilité au toucher, à la piqûre, à la température des objets (chaud, froid) ; il faut se méfier des troubles de la sensibilité au froid et au chaud qui exposent au risque de ne pas ressentir une brûlure même grave.
- difficultés à reconnaître des objets placés dans la main en le palpant, sans aide de la vue (on ne saura dire, par exemple, ce que l’on a dans sa poche : pièces de monnaie, clefs …)
- L’héminégligence est le fait de méconnaître, ignorer les stimulations et les perceptions dans la moitié droite ou gauche de l’espace. Par exemple une personne présentant une héminégligence gauche, et à qui on demande de dessiner une fleur, ne dessinera que la partie droite de la fleur. Elle peut également ne raser que la partie droite de son visage. Lorsqu’elle traverse une rue, elle risque d’ignorer ce qui vient de la gauche.
Si on demande à une personne héminégligente d’inscrire sur l’image d’une horloge les chiffres des heures, tous les chiffres seront regroupés sur le côté droit de l’horloge, le côté gauche étant « oublié ».
La négligence spatiale unilatérale est très handicapante, même parfois dangereuse.
La rééducation est indispensable, l’objectif étant de solliciter au maximum l’espace gauche.
- Les troubles visuels. Il s’agit essentiellement de la perte du champ visuel d’un côté (hémianopsie) : ce trouble visuel concerne la moitié du champ visuel des deux yeux et correspond à une lésion de la partie postérieure du cerveau, le lobe occipital. Le plus souvent, l’hémianopsie gêne peu dans la vie de tous les jours, la personne s’adaptant en tournant la tête pour explorer tout l’espace. ll est toutefois incompatible avec la conduite automobile.
- Les douleurs : il s’agit principalement
- de douleurs dues à la contracture (ou spasticité) des muscles,
- d’algoneurodystrophie ou syndrome « épaule main » entraînant une limitation douloureuse des mouvements de l’épaule, du poignet et des doigts.
Des traitements sont efficaces sur ces douleurs.
- Les troubles de la déglutition. La déglutition peut être perturbée après un AVC entraînant un risque de fausses routes et de complications pulmonaires. L’évolution est le plus souvent favorable mais il est important de consulter pour avoir des conseils : régime adapté, position en mangeant…
- Les troubles de l’humeur et les modifications du comportement
- Après un AVC, une labilité de l’humeur peut être constatée. Les émotions peuvent être incontrôlables et varier de manière anormalement rapide et intense. Souvent, les personnes victimes d’AVC sont plus impatientes, voire plus irritables. Ces troubles s’estompent avec le temps.
- Une apathie peut exister chez certaines personnes. Elles ne prennent plus d’initiatives, ne répondent plus aux sollicitations de leur entourage et doivent être « stimulées » pour passer à l’action. L’apathie peut être un symptôme de la dépression.
- La dépression est fréquente après un AVC. Elle survient chez environ 30% des patients dans l’année suivant un AVC. Non seulement elle altère la qualité de vie du patient, mais aussi sa capacité à récupérer de l’AVC.
Parlez-en à votre médecin. Un traitement antidépresseur peut être proposé et l’accompagnement par un psychologue ou un psychiatre peut s’avérer nécessaire.
- Les troubles de l’attention se manifestent par :
- des difficultés à se concentrer et à maintenir son attention
- une facilité à se laisser distraire
- des difficultés à effectuer deux choses en même temps
Ils peuvent contre-indiquer la conduite automobile et gêner la reprise des activités antérieures.
- La fatigue est très fréquente après les AVC, même après des accidents dont les symptômes ont été́ très rapidement régressifs. Elle s’explique en partie par les troubles de la concentration, de l’attention, les difficultés à faire plusieurs tâches en même temps.
Elle s’atténue très progressivement dans les mois suivant l’AVC.
- Le déclin cognitif associe des troubles de la mémoire, de l’orientation, du raisonnement avec apparition possible d’une démence dite vasculaire, étroitement lié à l’âge du patient au moment de l’AVC.
- Les troubles sphinctériens et sexuels
- difficultés à uriner ou mictions impérieuses
- troubles de la libido (chez l’homme et la femme), troubles de l’érection et de l’éjaculation.
Un suivi régulier est nécessaire en cas de troubles urinaire, en particulier si un traitement médicamenteux a été mis en place.
- Les crises d’épilepsie liées à la cicatrice cérébrale de l’AVC justifient la mise en place d’un traitement spécifique.